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Nucléaire : que faire des déchets français de démantèlement ?

Une clôture métallique court sur le chemin de halage longeant le Rhône. De l'autre côté, on aperçoit d'énormes cubes de béton nu parsemés d'herbes folles, comme un chantier à l'abandon. En arrière-plan, les tours de refroidissement des quatre réacteurs en activité de la centrale nucléaire du Bugey, et le bâtiment de l'ancien réacteur à graphite-gaz, à l'arrêt depuis 1994 et en cours de déconstruction.

"Nous ne voulons pas de poubelle nucléaire ici !", lance Jean-Pierre Collet, enseignant et membre du collectif Stop Bugey. Une ou deux fois par mois, l'association, forte d'une centaine d'habitants des communes riveraines de la centrale de l'Ain, située sur la commune de Saint-Vulbas, à une trentaine de kilomètres de Lyon, occupe les ronds-points conduisant au site. Vêtus de combinaisons blanches, les protestataires y plantent des banderoles : "Des milliers de tonnes de déchets nucléaires venus de toute la France bientôt stockés à Bugey. Non à Iceda."

Iceda ? Il s'agit de l'Installation de conditionnement et d'entreposage des déchets activés, dont EDF a commencé la construction dans l'enceinte de la centrale du Bugey. L'électricien prévoit d'y regrouper les déchets issus de ses neuf réacteurs en phase de démantèlement : Bugey1, donc, mais aussi Brennilis (Finistère), Chinon A1, A2 et A3 (Indre-et-Loire), Chooz A (Ardennes), Saint-Laurent A1 et A2 (Loir-et-Cher), ainsi que le surgénérateur de Creys-Malville (Isère).

UN CENTRE DE TRANSIT, PAS DE STOCKAGE

Projet ICEDALes bâtiments, trois immenses halls de 8 000 m2, sont taillés pour recevoir 2 000 tonnes de matériaux : les déchets moyennement radioactifs mais à vie longue (plus de 300 ans) provenant des neuf réacteurs (principalement les gaines métalliques des assemblages de combustibles usés) ; les déchets de graphite, de faible activité mais à vie longue eux aussi, de Bugey1 ; des déchets métalliques issus des centrales en fonctionnement.

Ce ne sera pas un centre de stockage, souligne EDF, mais de transit. A terme, les déchets de moyenne activité à vie longue doivent rejoindre le futur site d'enfouissement géologique (le Cigéo, dont l'ouverture est prévue en 2025 à Bure, entre la Meuse et la Haute-Marne). Et ceux de graphite, un site réservé aux résidus de faible activité à vie longue (qui n'existe pas à ce jour). Du provisoire, donc, mais durable : l'Iceda doit être exploitée pendant cinquanteans.

D'un coût de 150 millions d'euros, l'installation, déjà très avancée – le gros œuvre est achevé, il ne manque que les équipements – devait ouvrir début 2014. Mais, depuis le mois de janvier, les travaux sont arrêtés à la suite d'un jugement du tribunal administratif de Lyon, confirmé en appel le 19 juin, annulant le permis de construire.

UN HORTICULTEUR GRIPPE LA MACHINE

Ce ne sont pas les militants de Stop Bugey qui ont réussi à gripper la machine. Mais un horticulteur de Saint-Vulbas, la société Roozen France. Son directeur, Leonard Roozen, n'a rien d'un farouche antinucléaire, puisqu'il utilise les eaux rejetées par la centrale pour chauffer ses serres tropicales où il fait pousser des palmiers. Mais, explique son avocat, Me Vincent Lacroix, "en termes d'image commerciale, ce n'est pas la même chose d'être installé près d'un site de production d'électricité ou près d'un centre d'entreposage de déchets nucléaires".

RoozenLes juges ont retenu un autre argument. Le plan local d'urbanisme de la commune n'autorise, dans cette zone, que "les occupations et utilisations du sol liées et nécessaires à l'activité de la centrale nucléaire de Bugey". Ce qui n'est pas le cas de l'Iceda, installation "d'envergure nationale".

Fin de l'histoire ? Evidemment non. La commune a engagé une procédure de "modification simplifiée" de son plan d'urbanisme, autorisant, cette fois, toutes les activités "liées aux filières de production d'énergie". Et donc, sans que cela soit écrit noir sur blanc, le centre d'entreposage de déchets.

"A l'origine du projet, en 2006, nous nous y étions opposés, relate le maire, Marcel Jacquin. C'est le préfet de l'Ain qui a accordé le permis de construire en 2010, et le premier ministre de l'époque, François Fillon, qui a signé le décret d'autorisation. Aujourd'hui, plutôt que de laisser l'Etat décider à notre place, nous préférons garder la maîtrise du dossier, avec nos exigences."

RECOURS DEVANT LE CONSEIL D'ETAT

EDF, persuadée que le chantier redémarrera, prévoit une mise en service en 2015. Mais un nouvel obstacle se dresse sur son chemin. Fin juillet, le canton et la ville de Genève, qui ne sont qu'à une centaine de kilomètres du Bugey, ont déposé un recours devant le Conseil d'Etat français. Ils s'appuient sur un article constitutionnel, selon lequel "les autorités cantonales s'opposent par tous les moyens juridiques et politiques (…) à l'installation de centrales nucléaires, de dépôts de déchets hautement et moyennement radioactifs, et d'usines de retraitement sur le territoire du canton et au voisinage de celui-ci".

Ce n'est pas tout. Sept associations antinucléaires françaises attendent, elles aussi, l'examen de leur recours par le Conseil d'Etat. Les opposants pointent plusieurs risques : le trafic ferroviaire et routier de déchets radioactifs des réacteurs en déconstruction acheminés vers Bugey (EDF prévoit une moyenne de dix convois par mois) ; la vulnérabilité du site à une crue du Rhône ou une rupture du barrage de Vouglans en amont ; les rejets radioactifs supplémentaires générés par l'Iceda… "Le sujet nécessiterait un débat national et pas seulement local", estiment les contestataires.

Se pose à présent la question du devenir des déchets de démantèlement des réacteurs français. Les opérations de déconstruction ne font que commencer, et EDF pourra s'accommoder d'un simple retard. Mais, si le blocage persistait, ces résidus, dont rien n'est prévu pour les traiter sur chaque site nucléaire, seraient dans une impasse. De quoi compliquer encore – au moment où la majorité gouvernementale se divise sur le dossier du nucléaire – le casse-tête des déchets radioactifs.


Source : http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/08/28/nucleaire-que-faire-des-dechets-francais-de-demantelement_1752259_3244.html

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Ouverture enquête publique PLU St Vulbas pour ICEDA

L’enquête publique se déroule en mairie du 18 juin au 20 juillet, aux heures et aux jours habituels d’ouverture.

Les mardis, mercredis, vendredis, samedis de 9h à 11h30, ainsi que les mardis de 16h30 à 18h et les jeudis de 14h à 16h30.

Le commissaire enquêteur recevra le public en mairie : 

  • Lundi 18 juin de 14h à 17h
  • Mercredi 20 juin de 9h à 12h
  • Mardi 26 juin de 15h à 18h
  • Samedi 7 juillet de 9h à 12h
  • Vendredi 20 juillet de 9h à 12h

Pendant toute la durée de l’enquête, les observations sur le dossier pourront être consignées sur le registre d’enquête déposé en mairie. Elles pourront également être adressées par écrit au commissaire enquêteur à l’adresse du lieu où se déroule l’enquête publique.

Merci à chaque militants et sympathisants de se rendre au rendez-vous ci-dessus, d'écrire et de dire ce que vous pensez de ce projet dans le cahoier et devant le commissaire enquêteur. Mais aissi d'envoyer le plus de courrier plossible argumentant contre le premier projet de "poubelle nucléaire" made in France !

ICEDA, St vulbas, EDF


Article Le Journal du Bugey du 14 au 20 juin 2012

Les représentants du réseau “Sortir du nucléaire”, estiment qu’une nouvelle offensive est menée afin de poursuivre la construction du site de stockage de déchets radioactifs dans la Plaine de l’Ain. Ils ont organisé une réunion publique pour tenter d’alerter la population au sujet d’une révision du PLU de St-Vulbas, qui vise à autoriser la poursuite des travaux menés par la
centrale nucléaire.

Il y a quelques mois, la nouvelle avait fait grand bruit. ERDF se voyait contraint de stopper sur le champ tous les travaux de son chantier ICEDA (Installation de conditionnement et d’entreposage des déchets activés), suite à une annulation du permis de construire par le tribunal administratif de Lyon.
Cette décision de justice intervenait suite à une plainte déposée en avril 2010, par un horticulteur voisin utilisant depuis des années la vapeur d’eau tiède issue du fonctionnement de la centrale, pour tempérer ses serres. Ce dernier, gérant de la Société des serres à St-Vulbas, s’était opposé à la construction du site, estimant qu’il était de nature à porter préjudice à son activité. Et le tribunal a effectivement ordonné la suspension des travaux, au motif principal que le Plan Local d’Urbanisme de St-Vulbas n’est pas respecté.

Le tribunal a justifié que l’activité d’entreposage des déchets n’était pas celle initialement prévue par le PLU de St-Vulbas, qui se limitait à accorder l’autorisation d’exploitation d’une centrale nucléaire sur son territoire. En outre, le Plan Local d’Urbanisme de St-Vulbas mentionne clairement que “sont interdites les occupations et utilisations du sol non liées et nécessaires à l'activité de la centrale nucléaire”.
Se basant sur ces textes, le juge du tribunal administratif avait donc estimé que le chantier en cours était une infraction au PLU en vigueur dans la commune. Un jugement allant à l’encontre du permis de construire accordé le 22 février 2010 par le préfet de l’Ain, validé 2 mois plus tard par le premier ministre François Fillon.
Depuis, ERDF s’est donc plié à la décision de justice en interrompant le chantier.

obtenir une révision du PLU de la commune est apparu comme la solution la plus simple pour l’exploitant nucléaire afin de reprendre ses travaux. C’est chose faite, puisque les élus communaux qui en 2008 avaient émis un avis défavorable à l’implantation du site de stockage, ont cette fois changé leur fusil d’épaule. Le 29 mai dernier, le maire Marcel Jacquin a ainsi ordonné l’ouverture d’une enquête publique sur le projet de révision simplifiée du Plan local d’urbanisme “nécessaire à l’évolution des installations et à la réalisation de nouvelles constructions en lien avec la production d’énergie…”

Lors de la réunion organisée à St-Vulbas par le réseau Sortir du nucléaire, il a d’ailleurs été invité à s’exprimer sur ce choix. Plusieurs choses semblent avoir pesé dans la balance, comme la volonté affichée par ERDF de mettre en place sa force d’action rapide du nucléaire, de construire un centre de restauration, de formation aussi… Le maire semble estimer, en outre, que compte tenu de l’ampleur du projet, et de ses enjeux, le véritable pouvoir décisionnaire de la commune demeure de toute façon bien illusoire. Un discours accueilli avec un certain scepticisme de la part d’une grande partie de l’assistance, en particulier des habitants de St-Vulbas présents ce jour-là, qui sont désormais invités à aller transmettre leurs doléances durant la durée de l’enquête publique.

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Réunion modification du PLU à St Vulbas par rapportau projet ICEDA

Article de presse paru dans le Progrès le 10 juin 2012.

Réunion PLI St vulbas_SDNBugey_20120610 Le Progres

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Nucléaire à Saint-Vulbas : miracle ou mirage ?

C’est l’histoire d’un petit bourg de l’Ain qui s’est brusquement transformé en paradis fiscal il y a quarante ans. Ce lieu s’appelle Saint-Vulbas. Sa potion ? La centrale nucléaire du Bugey, revenue au cœur de l’actualité fin 2011, lorsque Le Monde a écrit que l’alternance en 2012 pourrait conduire à sa fermeture. Enquête sur une commune gavée à l’atome, qui a façonné sa région grâce au nucléaire, et qui peut craindre de perdre un jour sa poule aux œufs d’or.

Lieu dit de MarcilleuxC’est une petite commune française parmi 36 000 autres. Comme chaque village de l’Ain, Saint-Vulbas a son clocher, sa mairie et son école. Parmi les quelque 900 âmes (les « villibadois ») qui peuplent les lieux, les plus anciens rappellent (pour l’anecdote) qu’en 1504, un prince du Piémont a bu l’eau glacée de la source du bourg avant de passer de vie à trépas.

Une ferveur particulière domine ce « village fleuri 4 étoiles ». En témoigne le site Internet du club de sport-boules :

« Imaginez un (endroit) à la quiétude déconcertante, enchâssé dans un écrin de verdure et qui, l’été se drape d’une profusion des multicolores odorantes et variées. Prenez-vous alors à rêver et parcourez Saint-Vulbas ».

La description est fidèle, à un détail près. Il faut ajouter qu’ici, l’arrière-plan détonne : juste derrière les maisons du lieu-dit de Marcilleux s’élèvent quatre cheminées de refroidissement de plus de 120 mètres, estampillées EDF, visibles à 40 kilomètres à la ronde jusqu’à l’esplanade de Fourvière, à Lyon.

Elles cachent 100 hectares d’installations dont quatre réacteurs nucléaires à eau pressurisée, qui produisent en moyenne 25 milliards de kWh par an. Soit 40% de la consommation d’électricité en Rhône-Alpes. Nous sommes dans l’une de ces nombreuses communes nucléaires à la française, en plein cœur de Rhône-Alpes.

« Des gens paisibles »

A Saint-Vulbas, l’industrie atomique induit la présence de pastilles d’iodes chez les particuliers. Ils les renouvellent en pharmacie sur demande de la préfecture. Aux endroits clé du village, des affiches indiquent la marche à suivre en cas de force majeure.

Cependant, les villibadois n’échangeraient pas nécessairement leur place de bon cœur. Ils sont bien ici. Depuis 2006, ils vivent sous vidéosurveillance (c’est la nouvelle mode en rase campagne). Et les bâtiments municipaux rappellent par ailleurs, à l’aide d’affiches placardées à l’entrée, que « la République se vit à visage découvert ». Autrement dit, les burqa ne sont pas les bienvenues.

Une commerçante relate :

« On aime les gens paisibles ici. Le maire veille, il ne veut pas qu’une population turbulente s’installe comme c’est arrivé dans certaines villes iséroises. »

Décryptage : pas de logements sociaux à l’horizon (mais tout de même une régie communale qui propose des bas loyers).

« Nous souhaitons garder notre destin en main et notre identité rurale », confie le maire, Marcel Jacquin, qui regrette que la nouvelle génération de propriétaires terriens cèdent des parcelles. Saint-Vulbas attend plus de 30% de nouveaux habitants dans les années à venir.

D’où vient l’attrait des promoteurs et des ménages ? Un indice : ici les habitants ne paient presque pas d’impôts communaux (taxe foncière, taxe d’habitation). Les villibadois bénéficient par ailleurs d’équipements impressionnants, comme le gigantesque centre nautique « Ain’Pulse » (aperçu des multiples activités qui y sont proposées).

La centrale du Bugey
La centrale du Bugey. Crédit photo : Igor Gauquelin

Des dizaines de millions d’euros

Tous les équipements de la municipalité détonnent. Autre exemple : le centre international de rencontre (33 694 m2), qui abrite l’un des plus beaux boulodromes d’Europe, où se jouent des tournois mondiaux de sport-boules.

« De l’extérieur, on peut voir nos équipements comme de la mégalomanie, mais toute la région en profite sur un rayon de 30 km », justifie Marcel Jacquin.

Heureusement, pourrait-on dire. Car la région Rhône-Alpes (et notamment les 1,3 millions d’habitants du Grand Lyon) sont en première ligne en cas d’accident nucléaire.

La manne financière de Saint-Vulbas provient en effet directement et indirectement de la centrale du Bugey, ce vieux compagnon de route. En 2010, elle a encore rapporté 49,5 millions d’euros aux entreprises locales et régionales. De son côté, la mairie a touché 2,8 millions d’euros en foncier. Sans compter les redevances fourre-tout recensées depuis le remplacement la taxe pro : 62,4 millions d’euros la même année, dont les collectivités se sont réparties plus d’un tiers selon Le Progrès.

Foncier mis à part, Saint-Vulbas partage les recettes avec son entourage, contrairement à d’autres villes nucléaires comme Saint-Paul-Trois-Châteaux dans la Drôme (lien payant). Elle le fait via la communauté de communes de la Plaine de l’Ain, qui redistribue équitablement (taxe professionnelle unique). Conséquence : toutes les communes alentours dépendent de la centrale (75% du budget intercommunal).

A cela s’ajoute une vieille astuce : en proposant le taux de taxe pro unique le plus faible du département de l’Ain (8,34% en 2009, les retombées du Bugey compensant largement le manque à gagner), cette structure s’est peu à peu dotée d’un fort tissu d’entreprises. Mais sans comparaison possible avec Saint-Vulbas, qui a utilisé ce levier dans le passé pour créer un parc industriel démesuré sur ses terres : 900 hectares de superficie totale, plus de 120 entreprises. Dans ce village, il y a plus de travailleurs que d’habitants.

Parc industriel de Saint-Vulbas
Parc industriel de Saint-Vulbas. Crédit photo : Igor Gauquelin

« Le PS, c’est quoi au juste ? »

En additionnant la centrale et le parc industriel, le constat est sans appel : plus de 90% des recettes de la communauté de communes (60 000 habitants, dont ceux du site historique de Pérouges), émanent des activités d’un nain démographique, bourré aux as grâce au foncier, n’ayant aucun mal à faire fonctionner des investissements hors normes.

A la base de l’édifice : une activité dont les dangers ne sont plus à démontrer, et dont il faudra bien, un jour, revoir la démesure toute française (58 réacteurs, 75% de la production d’électricité nationale, record mondial absolu). Est-ce bien raisonnable ?

« Comment voulez-vous que l’on rééquilibre nos recettes par les temps qui courent ? », répond avec sincérité M. Jacquin.

L’équation est rude, les emplois se comptent en milliers. Mais qu’adviendrait-il si la centrale devait fermer coûte que coûte ? Après Fukushima, une nouvelle ère s’est ouverte. Pour l’élection présidentielle de 2012, la gauche propose (du moins, pour l’instant) de démanteler les 24 réacteurs les plus « vulnérables » du parc nucléaire français à l’horizon 2025 (voir l’accord PS-EELV, sur lequel François Hollande reste flou, ici en pdf).

Or les réacteurs du Bugey tournent depuis 1979 et 1980. Le complexe lui-même date des années 1960. Selon Le Monde, le site est clairement « sur la sellette ». Les anti-nucléaires sont convaincus de sa dangerosité. Même à 120 kilomètres de là, les voisins Suisses s’inquiètent régulièrement des incidents notables survenus au Bugey (voir la liste exhaustive sur le site de l’ASN).

Qu’importe tout cela. Les élus de la Plaine de l’Ain ne désarment pas : « on peut avoir 200 000 kilomètres au compteur de son véhicule sans que la sécurité soit en jeu », dit Marcel Jacquin. Son homologue UMP de Meximieu, Christian Bussy, va jusqu’à constater dans Le Progrès qu’à « l’heure où les voitures vont rouler grâce à l’électricité, fermer la centrale serait imbécile ». CQFD.

Sur place, personne ne croit franchement à la fin du miracle nucléaire. M. Hollande veut fermer la centrale ? « Encore faudrait-il qu’il soit élu », raille un passant, peu emballé par le charisme du candidat socialiste. De son côté, une cadre EDF croisée en ville affiche la couleur :

« De quoi devrions-nous nous inquiéter exactement ? Du PS ? Mais le PS, c’est quoi au juste ? »

« La population devra s’habituer à payer des impôts »

A l’heure actuelle, la Commission locale d’information (CLI) disserte sur un rapport interne, établissant que le Bugey est capable de tourner encore 20 ans, si toutefois des efforts sont consentis.

Pourquoi ne pas candidater pour un nouveau réacteur, s’interroge-t-on. Après tout, le Bugey n’en est plus à son premier, de type « UNGG » (en cours de démantèlement). Saint-Vulbas pourrait même accueillir une zone d’entreposage, prolongeant (à minima) son idylle foncière pour une cinquantaine d’année
(voir notre article).

« Les habitants ont pris l’habitude d’un certain confort, relate un militant PS du canton. Et puis, EDF est partout, y compris dans les équipes municipales des communes. Ils veulent rester, c’est humain. Mais à Saint-Vulbas, le maire est quelqu’un de très prudent : il sait que ça ne durera pas éternellement. Un jour, la population devra s’habituer à payer des impôts locaux, voilà tout. »

En attendant, la commune fait sa vie, comme coupée du temps. Au programme : agrandissement de la maison de retraite communale et attribution de la maîtrise d’ouvrage pour la future caserne des gendarmes. Le bourg n’attend pas le « nouveau rêve français » de François Hollande. Elle a déjà le sien. L’avenir dira si ce n’était qu’un mirage, ou un vrai miracle.


Source : http://www.rue89lyon.fr/2012/01/02/nucleaire-saint-vulbas-miracle-ou-mirage/

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MOBILISATION GENERALE – REVISION PLU St Vulbas

Après l’audience en appel à la Cour administrative de Lyon entre EDF et la société Roozen, suite à l’annulation du permis de construire du centre de stockage de déchets nucléaires ICEDA qui se construisait sur le site nucléaire de Bugey à Saint Vulbas, EDF attaque sur un autre front : faire modifier le PLU de la commune de Saint Vulbas (pour pouvoir rapidement poser un nouveau permis de construire et reprendre les travaux de construction).

C’est une procédure qui est lancée puisqu’une enquête publique s’ouvre du 18 juin au 20 juillet 2012, pour le projet de révision simplifiée n°2 du PLU de Saint Vulbas (avis ci-joint) nécessaire à l’évolution des installations et la réalisation de nouvelles constructions en lien avec la production d’énergie, à l’intérieur de la zone UX de la commune de Saint Vulbas.

Il faut donc se mobiliser et si possible être nombreuses et nombreux à la réunion d’information prévue ce vendredi 8 juin à 18h30 à St Vulbas au Centre International de Rencontres, salle bleue.

Si la modification du PLU n’est pas acceptée, grâce à la forte mobilisation que nous pourrons créer, le projet ICEDA ne pourra pas être achevé et il n’y aura pas des déchets nucléaires de toute la France stockés pendant 50 ans et plus à Saint Vulbas.


Article Le Dauphiné 14/02/2012

Il s’appelle Iceda pour “Installation de Conditionnement et d’Entreposage des Déchets Activés” et sa construction est déjà bien avancée sur le site de la centrale du Bugey. Même si, pour l’heure, le chantier est à l’arrêt à la suite d’une décision du tribunal administratif de Lyon : saisie par un horticulteur riverain du site nucléaire, la juridiction a annulé le permis de construire d’Iceda.

Mais pour les associations locales opposées à ce projet (dont fait partie l’AHDE, Association hiéroise de la défense de l’environnement), il ne s’agit que d’un répit. La réunion publique qu’elles organisaient mardi soir avait pour but d’informer les habitants riverains du site EDF sur ce qu’est Iceda et sur les raisons qui fondent leurs inquiétudes. Pour en parler, Roland Desbordes, président de la Criirad, la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité, association indépendante des pouvoirs publics et d’EDF, initiée après la catastrophe de Tchernobyl.

Iceda, c’est quoi ?

Cette installation doit accueillir, d’ici fin 2013-début 2014, une partie des déchets issus des neuf réacteurs EDF (dont Bugey 1) en cours de déconstruction. Ces déchets ont ensuite vocation à être évacués vers le centre de stockage définitif de l’Andra (Agence nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs) qui, selon la loi, doit être ouvert à l’horizon 2025.

Pourquoi s’y opposer

o Les rejets radioactifs. Pour Roland Desbordes, les seuils autorisés en France datent de plus de trente ans et fixent des limites de rejets très élevées. Pour la Criirad, les arrêtés ministériels ressemblent plus à « des permis de polluer qu’à des limites réglementaires ». Or, le site d’Iceda, selon l’association, engendrera forcément des rejets supplémentaires. o Le transport de matières dangereuses pour amener les déchets à Iceda puis pour les faire repartir. o La proximité du Rhône avec le Bugey, qui implique des risques d’inondation, notamment si un barrage hydroélectrique en amont venait à se rompre (en cas de séisme). o La crainte que le stockage temporaire se prolonge, puisque pour l’heure, il n’existe pas de site de stockage définitif pour ce type de déchets. o Les risques liés à la déconstruction d’une installation nucléaire. o Le coût d’une telle installation et de la prise en charge, sur de très longues durées, des déchets nucléaires.

Les actions engagées

Sept associations ont engagé un recours commun pour s’opposer au projet Iceda devant le Conseil d’État, afin d’obtenir l’annulation du décret autorisant EDF à créer cette installation à Saint-Vulbas.

En outre, la Criirad demande que des études approfondies soient effectuées et publiées sur les différentes options en matière de démantèlement des installations nucléaires en France.

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Centre de stockage de déchets nucléaires ICEDA : Le permis de construire annulé

Le tribunal administratif de Lyon a annulé vendredi le permis de construire d’Iceda, en construction sur le site de la centrale nucléaire de Saint-Vulbas. EDF annonce l’arrêt du chantier.

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Bugey, futur poubelle des vieux réacteurs français ?

La centrale du Bugey sera-t-elle la poubelle des vieux réacteurs français ?

dechets-nucleaires-greenpeaceNucléaire / La construction d’un entrepôt de déchets radioactifs sur le site de la centrale du Bugey a fait débat, mardi matin, devant le tribunal administratif de Lyon. Dans un contexte particulier : celui de (dés-) accords entre le PS et Europe Ecologie Les Verts sur l’avenir du nucléaire civil en France. L’issue de cette audience, qui devrait être connue d’ici un mois, pourrait infléchir nettement la teneur de ces échanges à gauche.

La centrale du Bugey, qui date des années 60, comporte cinq tranches nucléaires, dont une, Bugey 1, à l’arrêt depuis 1994, est la « tête de série » des réacteurs nucléaires français promis au démantèlement. Cet entrepôt, appelé Iceda et dont le gros œuvre est achevé, est destiné à recevoir les restes contaminés des réacteurs de première génération (graphite-gaz) des centrales de Bugey, Brennillis, Saint-Laurent, Chinon, Chooz, plus l’ex-Superphénix de Creys-Malville. Soit un bâtiment de 8000 m2 capable d’abriter 2000 tonnes de déchets, eux-mêmes coulés dans des blocs de béton.

Officiellement, il ne s’agit pas d’un stockage, mais d’un « entreposage », prévu sur cinquante ans… En espérant qu’une autre destination, définitive, soit trouvée d’ici là.

poubelle nucleaireL’homme n’est pas un militant anti-atome : c’est un horticulteur qui utilise l’eau tiède produite par la centrale pour tempérer ses serres. En revanche, il déclare :

« C’est une chose de valoriser cette source de chaleur, une autre d’être à côté d’une poubelle nucléaire, notamment en terme d’image vis à vis des clients ».

Devant le tribunal, la passe d’armes s’est concentrée sur l’interprétation des règles d’urbanisme de la commune de Saint-Vulbas, qui interdisent « toutes les occupations et utilisations du sol non liées et nécessaires à la centrale nucléaire ».
Me Vincent Lacroix, avocat du riverain, soutient :

« Il s’agit d’un changement total du projet, le site n’a pas vocation à recevoir les déchets de déconstruction de neuf réacteurs ».

Pas du tout, a rétorqué EDF, par le biais de son avocat Jean-Nicolas Clément :

« On ne peut pas séparer l’activité d’une centrale de son démantèlement. Sans l’Iceda, on ne saura pas quoi faire des déchets ».

L’horticulteur a reçu à l’audience un appui de taille. Le rapporteur public (magistrat indépendant chargé de dire le droit) a estimé que le centre d’entreposage relevait bien d’« un projet d’envergure nationale », contraire au plan local d’urbanisme, donc illégal. Or, les avis du rapporteur public sont généralement suivis par le tribunal.ICEDA Bugey 3D

La décision, qui devrait être rendue à Lyon fin décembre, est d’autant plus attendue, en France mais aussi en Suisse, qu’un autre recours contre la construction de l’entrepôt de déchets radioactifs au Bugey, introduit l’an dernier devant le Conseil d’Etat, n’a lui, toujours pas été examiné.

 

 

 

 

 

 

Source: http://www.rue89lyon.fr/2011/11/30/centrale-bugey-poubelle-vieux-reacteurs-francais/

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