GUEUGNON : LE PARKING DU STADE RADIOACTIF !

C’est la Criirad, laboratoire indépendant spécialiste de la radioactivité en France qui révèle la première l’affaire en 2007. L’aiguillon de la filière nucléaire française met les pieds dans le plat gueugnonnais, lorsqu’elle constate des mesures « 20 fois supérieures » à la normale, autour de l’ancien site d’Areva et notamment sur le parking du stade de football de Gueugnon.

Un reportage de France 3 avait  tiré la sonnette d’alarme, en 2009 , sur ce dossier pour lequel les autorités préfectorales semblent pourtant rassurantes !

L’intégral de l’émission ici

Et maintenant le suivi en 3 temps :

  1. Radioactivité : l’affaire « atomique » du stade de foot de Gueugnon

  2. Gueugnon. Une décision du tribunal administratif relance le feuilleton du parking du stade. Un nouveau rebondissement

  3. AREVA. L’ancien parking du stade Jean-Laville est toujours fermé. Le dossier fait du surplace


Radioactivité : l’affaire « atomique » du stade de foot de Gueugnon

http://www.enviro2b.com/2010/02/18/radioactivite-l%E2%80%99affaire-%C2%AB-atomique-%C2%BB-du-stade-de-foot-de-gueugnon/

Révélée en 2007, la polémique sur les déchets radioactifs du parking du Gueugnon FC rebondit une nouvelle fois aujourd’hui, avec les révélations du Canard enchaîné. Visiblement, rien n’est encore réglé dans cette histoire, qui pourrait durer encore très longtemps.

Gueugnon, petite ville ouvrière connu pour ses forges, son stade foot… et maintenant ses déchets radioactifs. Tout débute vraiment lorsque l’usine de traitement d’uranium de la Cogema ferme ses portes en 1980. Ouvert en 1955, le site qui a produit pendant 25 ans près de 10 000 tonnes d’uranium pur, a produit dans le même temps quelque 225 000 tonnes de déchets radioactifs bien embarrassants.

 

Si Areva est sur la sellette aujourd’hui dans cette affaire, il faut dire que le groupe nucléaire français n’a pas été très regardant à la fermeture du site de Cogema en 1980, sur la destination et la gestion des milliers de tonnes de déchets radioactifs. Enfouis à la va-vite dans autour du site gueugnonnais en tant que simples déchets industriels, ces rebuts de l’industrie nucléaire française resurgissent régulièrement depuis cette date, sans qu’une solution durable et acceptable n’ait encore été véritablement trouvée.

Radioactivité 20 fois supérieure à la normale

C’est la Criirad, laboratoire indépendant spécialiste de la radioactivité en France qui révèle la première l’affaire en 2007. L’aiguillon de la filière nucléaire française met les pieds dans le plat gueugnonnais, lorsqu’elle constate des mesures « 20 fois supérieures » à la normale, autour de l’ancien site d’Areva et notamment sur le parking du stade de football de Gueugnon.

Reconnaissant contraint et forcé l’existence de ce stockage sauvage, répertorié nulle part, Areva confirme la présence d’environ 20 000 tonnes de déchets radioactifs, enfouis seulement à quelque 70 cm de profondeur, sous les pieds de supporters du Gueugnon FC. Après des atermoiements, le groupe d’Anne Lauvergeon propose de recouvrir de goudron ces déchets, une solution qui arrange tout le monde en raison de sa simplicité.

Mais l’affaire se complique l’été dernier, lorsque la fameuse bande de goudron est posée. Au lieu d’atténuer la radioactivité, les travaux ne font qu’aggraver la dangerosité du site. Comme le précise le Canard enchaîné, bloqué par le goudron, le radon 222 gaz radioactif produit par le radium 226, s’accumule et se désintègre en libérant notamment des rayonnements gamma irradiants.

« Pas définitivement réglé » selon Areva

Face à cette situation, un nouveau chantier est en préparation. Pas avare en bricolage de fortune, Areva devrait cette fois au printemps, « étouffer » les rayonnements, au moyen de cailloux et de goudron, le tout pour un coût estimé à 1 million d’euros. Le tout sans aucune garantie de bloquer définitivement la radioactivité du site, Areva estimant humblement qu’il serait « présomptueux d’affirmer que le problème est définitivement réglé ».

Tout est dit ou presque. Pour la Criirad, « il faudra attendre 72 000 ans » pour que la radioactivité de ces déchets ne baisse, ne serait-ce que de moitié.


Gueugnon. Une décision du tribunal administratif relance le feuilleton du parking du stade. Un nouveau rebondissement

http://www.lejsl.com/pays-charolais/2011/12/12/un-nouveau-rebondissement

L’annulation d’un arrêté préfectoral par le tribunal administratif de Dijon pourrait compromettre la réouverture du parking.

M. Ogiba et Bernadette Lesme (VPEG) et Roland Desbordes (Criirad). Photo N. P.Pour l’association VPEG (Vigilance pour l’environnement à Gueugnon), c’est une petite victoire. Le 22 novembre, le tribunal administratif annulait l’arrêté préfectoral en date du 29 juin 2009, mettant notamment en œuvre les travaux de réfection du parking sud du stade Jean-Laville.

C’est là, lors du démantèlement de l’ancienne laverie d’uranium, que 23 500 tonnes de déchets uranifères avaient été déposées, sans autorisation, en prolongement d’un site de stockage. Le lieu, propriété de la Cogema devenue Areva, avait été laissé à l’état de parking, jusqu’à ce que les associations environnementales ne se penchent à nouveau sur le dossier, il y a sept ans.

Face à des mesures anormales de radioactivité relevées notamment au pied des candélabres, le traitement des lieux s’était avéré nécessaire. Deux solutions avaient été alors proposées : une décontamination en surface (moins coûteuse pour Areva) ou une décontamination en profondeur, telle que l’exigeaient VPEG et la Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité). La commission locale d’information de surveillance avait alors opté pour un décapage en surface, tout en acceptant de conserver les 23 500 tonnes de déchets radioactifs en sous-sol.

Après un premier traitement vain, la pose d’une géomembrane étanche a permis de stopper les rayonnements radioactifs sur la surface du parking. Sans toutefois masquer l’ensemble des points chauds. « La Criirad a décelé des anomalies le long des bouches dégoût, à proximité immédiate du parking », fait remarquer la présidente de VPEG, Bernadette Lesme.

Pendant ce temps, l’association avait saisi le tribunal administratif de Dijon, demandant l’annulation de l’arrêt préfectoral du 29 juin 2009, portant une autorisation de stockage de déchets nucléaires. « Le préfet n’avait pas à prendre cet arrêté. Le site de stockage n’est pas une ICPE (installation classée protection de l’environnement, NDLR), mais une INB (installation nucléaire de base), fait remarquer Bernadette Lesme. Ceci est basé sur des jugements purement scientifiques. Et qui dit INB dit compétence du ministère, et non plus de la préfecture ».

Une réouverture compromise ?

Interpellé par l’opposition, il y a quelques jours en conseil municipal, le maire de Gueugnon, Dominique Lotte, a défendu l’action menée depuis plusieurs années sur ce dossier : « Souvenez-vous des piquets d’acacias et des deux ou trois rangs de fils barbelés autour du site de stockage ! Ensuite, sur la question du parking, il y a des arguments qui se contrent. Certains souhaitaient une décontamination totale, mais je ne souhaitais pas que plusieurs tonnes de déchets radioactifs se trouvent sur les routes de Saône-et-Loire et faire porter à d’autres ce que serait notre histoire locale » « Le site de stockage, présent à proximité immédiate du parking, est suffisamment grand pour accueillir ces 23 500 tonnes de déchets », rétorque Bernadette Lesme.

Si les conséquences de la décision du tribunal administratif restent encore difficiles à cerner, une éventuelle réouverture du parking au public semble compromise. Toutefois, l’étude d’impact se poursuit et devrait livrer ses conclusions au début de l’année 2012. « Je reviendrai devant le conseil municipal pour accepter ou non la convention d’Areva sur l’utilisation ou non de cet espace, prévient Dominique Lotte. Et la zone continuera de subir des contrôles réguliers. »


AREVA. L’ancien parking du stade Jean-Laville est toujours fermé. Le dossier fait du surplace

http://www.lejsl.com/pays-charolais/2011/09/22/le-dossier-fait-du-surplace

Malgré des travaux entrepris en 2010, l’ancien parking du stade reste fermé. Une étude d’impact doit mesurer les risques sanitaires.

À l’entrée de la ville, les grillages provisoires installés autour de l’ancien parking principal du stade Jean-Laville font désordre. Depuis l’été 2010, et la fin des travaux entrepris par le propriétaire des lieux, Areva, le dossier semble faire du surplace. Et l’accès est toujours interdit.

Le terrain, privé de tout statut juridique, recouvre 23 000 tonnes de déchets radioactifs issus d’une laverie d’uranium qui a fermé ses portes en 1980, route de Rigny. Depuis 2004 et des mesures mettant en évidence un rayonnement de radon largement supérieur aux normes autorisées, la question est remise sur le tapis. La Criirad, organisme indépendant spécialisé sur les questions de radioactivité, et VPEG (Vigilance pour l’environnement à Gueugnon) plaident immédiatement pour un déplacement des déchets radioactifs vers le site approprié à son stockage, à proximité immédiate. Ce à quoi Areva préfère une couverture en enrobé, avec l’installation d’une membrane étanche apte à retenir les émanations de radon.

Un an plus tard, c’est le statu quo. Certes, les mesures effectuées par l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) ne font pas état d’anomalie sur les zones traitées, notamment au niveau de l’ancienne laverie. Toutefois, des mesures anormales ont été relevées à ses abords. De son côté, la Criirad a relevé des émanations excessives à proximité des guichets du stade, rue Roger-Couderc, en mai dernier.

La dernières Clis (Commission locale d’information et de surveillance) s’est réunie mardi en mairie, en présence notamment du sous-préfet. Avec l’appui des nouveaux éléments, l’hypothèse d’une réouverture de l’ancien parking est de nouveau évoquée. « Il faut encore attendre, explique Roland Desbordes, président de la Criirad. Il faut mesurer les risques sanitaires ». Une étude d’impact devrait ainsi précéder la tenue d’une nouvelle Clis, pour début 2012.

Toujours selon la Criirad, les services de l’État pourraient alors envisager une nouvelle ouverture sans restriction, ou limitée à des événements ponctuels.


Carte des sites français d’extractions d’uranium :

http://www.criirad.org/actualites/uraniumfrance/img/carteFrance_WEB.pdf

en savoir plus sur ici :

http://www.criirad.org/actualites/uraniumfrance/somuraniumfrance1.html

carte interactive des sites : 

 http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-durable-1/d/enfin-une-carte-des-mines-duranium-en-france_18130/

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