19 février 2012 archives

SDN BUGEY: ORGANISATION LOGISTIQUE « GRANDE CHAÎNE HUMAINE ANTI-NUCLEAIRE » DIMANCHE 11 MARS

Bonjour à tous,

Dans moins d’un mois, c’est le 11 mars : triste anniversaire de la catastrophe de Fukushima .

Comme vous le savez (comment l’ignorer !), les anti-nucléaires ont décidé d’organiser ce jour-là une grande chaîne humaine dans la vallée du Rhône, depuis Lyon jusqu’à Avignon, afin de rappeler aux pouvoirs publics et à la population, qu’il est urgent et indispensable de sortir du nucléaire en France.

L’association « Sortie Du Nucléaire Bugey » (« SDN Bugey ») est bien sûr complètement partie prenante de cette action.

Nous avons décidé que nous ne mettrions pas de car à disposition pour nous rendre au point de RV que nous nous sommes affectés et qui se situe sur la commune de Feyzin et très précisément place du Château du Parc (au bord de la Nationale 7).
Beaucoup de personnes vont sans doute se décider dans les derniers jours seulement, et la voiture nous est apparue plus souple comme moyen de transport et moins honéreux, si chacun fait ce qu’il faut pour assurer un bon remplissage des véhicules .

Précisons que nous abandonnons pour cette journée, le passage initialement prévu par la centrale de Bugey. L’option car pour nous rendre jusqu’à Feyzin ayant été écartée, ce passage par Bugey se faisait trop compliqué à organiser.

Pour cette action du dimanche 11 mars et pour ceux qui font le choix d’un départ groupé pour Feyzin, nous proposons 3 points de ralliement:

*TIGNEUX parking du centre Leclerc 11 h ;
départ : 11 h30

*MEXIMIEUX parking de la gare 11 h;
départ : 11 h30

*AMBERIEU parking de Carrefour market
(centre ville) 10 h30 ; départ 11 h.

En ces différents points, du covoiturage pourra-être organisé en fonction des souhaits et disponibilités de chacun.

Pour ceux qui préfèrent se rendre directement au « maillon » de Feyzin de la chaîne, rendez-vous à 13h.:

Place du Château du Parc

Prévoir son repas tiré du sac et de l’eau.

Vous pouvez apporter une combinaison blanche mais il n’y a évidemment aucune obligation; chacun vient habillé comme il veut ! N’hésitez pas à nous contacter pour tous renseignements supplémentaires.

Il est essentiel que nous soyons nombreux à ce RV qui sera relayé par les médias nationaux.
Alors n’hésitez pas non plus à diffuser ces infos largement autour de vous de façon,
à faire de cette journée un moment fort de l’opposition au nucléaire en France !

A bientôt
SDN Bugey

Information supplémentaire importante: il est demandé à ceux qui comptent participer à cette action de se faire connaitre rapidement auprès du « Réseau sortir du Nucléaire » (voir lien ci-dessous). Ce préalable est très important pour les organisateurs de cette action.
http://www.chainehumaine.org/?page=inscription

Dimanche 11 mars 2012, à partir de 13h30 réagissons ensemble pour sortir du nucléaire !

Lien Permanent pour cet article : https://www.stop-bugey.org/archives/sdn-bugey-chaine-humaine-anti-nucleaire-dimanche-11-mars/

Simulation d’explosion d’une bombe nucléaire sur Lyon

Vous êtes-vous déjà demandé quel impact pourrait avoir une bombe nucléaire sur votre ville ? Nukemap se propose de répondre à cette question. Conçu par Alex Wellerstein, chercheur à l'American Institute of Physics, le site vient tout juste d'être lancé.

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Lien Permanent pour cet article : https://www.stop-bugey.org/catastrophes-nucleaires/nukemap-explosion-bombe-nucleaire/

Futaba ou l’avenir des sociétés nucléaires après Fukushima

évacués de la zone interdite de FukushimaPour mieux comprendre la tragédie vécue par les évacués de la zone interdite de Fukushima, Janick Magne, Française résidente au Japon depuis 33 ans et candidate aux élections législatives pour les Français de l’étranger, s’est rendue le samedi 18 février à Futaba, ville-fantôme située à 1,5 km de la centrale de Fukushuma-Daiichi en ruines.
 
Une famille qui habitait Futaba jusqu’au 12 mars 2011 (date de l’explosion du réacteur n°1) l’avait invitée à se joindre à une courte visite de leur ville, visite qui, pour des raisons de radioactivité intense, ne pouvait dépasser 5 heures.
     
Janick Magne était en tenue de protection complète, de la tête aux pieds, avec gants et masque. Son groupe avait été prévenu qu’il était interdit de ramasser tout objet qui tomberait au sol, à cause de la forte radioactivité et des radionucléides omniprésents. La radioactivité actuelle y est de 100 à 400 microsieverts/h (taux normal à Tokyo: 0,08 microsieverts).
La ville, bâtie en hauteur, est toujours debout, peu de maisons ont souffert à Futaba, fils et poteaux électriques sont à leur place. Mais tout est tellement contaminé que les évacués ne peuvent pas même récupérer leurs vêtements.
Avant son départ, Janick Magne avait expliqué sa démarche :
Après ma rencontre le 12 février avec des évacués de Futaba et leur maire réfugiés dans un lycée désaffecté de la grande banlieue de Tokyo, j’ai voulu voir de mes propres yeux ce qu’était leur cadre de vie avant la catastrophe. Je veux témoigner en direct de l’horreur du nucléaire, des tragédies humanitaires et du scandale sanitaire intolérable dont il est la cause.
Ce témoignage est une promesse faite aux évacués de Futaba, qui se retrouvent aujourd’hui dépossédés de leurs maisons et de leurs terres, orphelins de leur passé et de leur avenir, malades, désespérés. Car jamais les habitants de la zone interdite ne pourront rentrer chez eux, ni leurs enfants, et peut-être même pas leurs petits-enfants. Quand j’ai demandé au maire de Futaba quel message il voulait transmettre aux Français et au monde, il m’a dit : « Parlez de nous, dénoncez ce qui se passe, faites-le savoir! ».
 
De retour à Tokyo, voici son premier témoignage relevé sur Facebook :
 
« Bonjour à tous,
 
Je suis rentrée ce soir à Tokyo. Cette visite de FUTABA et ma rencontre avec divers membres de la famille qui m’a amenée là-bas ont été poignantes. Je me croyais forte, j’ai tenu le choc tant que j’étais avec eux tous, mais ce soir, en rentrant chez moi, je me suis mise à pleurer….
 
Les images des maisons écroulées, de la chaussée défoncée, de la ville basse en bordure de mer complètement disparue (il ne reste qu’un terrain vague à l’infini),
les os des vaches dans l’étable (les gens pensaient revenir le lendemain, ils n’imaginaient pas que l’évacuation serait sans retour, ils ont laissé les vaches enfermées dans l’étable),
la demi-mâchoire d’une vache dans la boue sur la route (probablement rongée par des chiens errants affamés),
le ventre gonflé d’une autre vache en putréfaction venue mourir sur le bord d’une autre route,
les devantures de magasins démolies,
leurs articles laissés à l’abandon pêle-mêle,
les petits temples traditionnels tout de guingois,
les monuments dans le cimetière en  partie renversés,
les rideaux dérisoires qui sortent par des fenêtres cassées et s’agitent au vent glacial de février,
et puis toutes ces belles maisons intactes, récentes, entourées de jardins, dans lesquelles plus personne ne peut revenir vivre parce qu’elles sont contaminées….
 
Mes amis essayant de récupérer quelques affaires, qu’il leur faut présenter au contrôle pour déterminer si elles ne sont pas trop radioactives pour sortir de la zone… Eux-mêmes munis d’un compteur emprunté quelque part pour vérifier encore une fois… La plupart du temps, les vêtements sont trop contaminés pour pouvoir être emportés. Ces gens pudiques sur leur malheur mais qui ne sourient plus, qui avaient une si belle vie ici, entre forêt, montagnes et océan, aujourd’hui réfugiés dans des préfabriqués minuscules… Ils avaient des vaches, des maisons, des terres, des rizières…
 
Pudiques, mais ils se lâcheront tout à l’heure, lorsque, tous réunis autour d’un déjeuner dans un restaurant d’une autre ville, ils me diront :
 
« Jamais je n’aurais imaginé devenir aussi pauvre. »
 
« J’aurais  tellement voulu aider ceux de la ville basse, dont les maisons ont été englouties par le tsunami, les héberger, mais c’était impossible: notre maison est contaminée, plus personne ne peut y vivre. »
 
« Après des mois dans un lycée désaffecté à partager une salle de classe avec d’autres réfugiés, on a réussi à trouver un tout petit appartement, mais on n’a pas de travail »,  
 
et puis
 
« On est loin de la mer, ça nous manque, on a toujours vécu ici. »
 
« On a encore 12 ans de crédit à payer pour la maison, devenue inhabitable…. Le peu d’argent qu’on reçoit, on est obligé de le garder pour payer le crédit…. On n’a plus rien. » (C’est un problème fréquent au Japon: les gens continuent de payer les crédits quoi qu’il arrive, même si leur maison est effondrée ou devenue insalubre suite à une catastrophe).
 
« Ma maison, c’est la maison jaune avec la grande baie vitrée, face à la mer, que tu as vue tout à l’heure. Elle est belle, hein ? Elle est très fortement contaminée, il n’y a plus rien à faire. »
 
En temps normal, après une catastrophe naturelle, les gens s’entraident, nettoient, reconstruisent ensemble, et la vie repart…. MAIS UNE CATASTROPHE NUCLEAIRE N’EST PAS UNE CATASTROPHE NORMALE. Il ne reste que des ruines, des maisons vides et des villes-fantômes, et on ne peut rien faire, rien réparer : ni les routes, ni les toits, ni les murs, ni les cimetières, ni les étables…. Plus de place pour les hommes, plus de place pour leur labeur, plus de place pour leurs animaux ni leurs champs. C’EST COMME SI L’HOMME ETAIT DE TROP.
 
Quelqu’un qui se retrouve sans rien et dont la vie professionnelle avait toujours tourné autour des centrales m’a finalement dit : « Il faudrait une autre forme d’énergie… » »
 
sources (avec l’autorisation de J. Magne) :

 

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